Observatoire du Racisme | Publication #2 : Racisme et Odeur Corporelle

Observatoire du Racisme

Observatoire du Racisme | Publication #2 : Racisme et Odeur Corporelle

Illustration par: Aude Nasr, @ahlan.my.darlings

Le « problème » de l’odeur corporelle est un problème social qui est, le plus souvent, lié à des modèles de comportements racistes.

Pour la deuxième publication de l’Observatoire du racisme, nous avons voulu mettre en lumière quelques citations des témoignages que nous avons reçus de travailleuses domestiques migrantes. Ces témoignages documentant leurs expériences de violations racistes et de discrimination à leur encontre en raison de leur « odeur corporelle ».

Ces témoignages approfondissent notre compréhension du racisme et nous aident à répondre à des questions telles que : 

  • « Qu’est-ce que cela signifie d’avoir une odeur corporelle ‘forte/dérangeante’ ? »
  • « Comment les remarques racistes sur l’odeur corporelle des travailleuses domestiques migrantes peuvent-elles affecter leur santé mentale ? »
  • « Comment pouvons-nous résister les commentaires, les insultes et le harcèlement racistes ? »

Vous pouvez lire les témoignages complets ci-dessous. De plus, nous avons compilé des ressources et des recherches sur le sujet (en anglais) :

Marie-Christine (Cameroon) 

Moi même je suis passée par là, il y a de cela 10 ans (…). Dans ces moments-là, tu es un peu dépassée. Tu te sens tellement mal dans ta peau qu’on te dit cela. Encore plus lorsque c’est la première fois qu’on te dis cela, ça te blesse énormément. Ça te blesse énormément. 

Il y a des moments, tu te demandes pourquoi est ce que ces gens ont toujours l’habitude de dire aux autres “vous avez des mauvaises odeurs corporels” mais ils oublient aussi que par moments, eux aussi ont ce genre d’odeurs. Ils oublient cela. 

Chaque fois qu’il y avait des gens à la maison, quand tu finis de les servir, on (l’employeur) te dit “vas te doucher parce que tu n’as pas une bonne odeur corporelle, tu sens etc”. 

Donc je me sentais mal et parfois déprimée même. Je n’étais pas bien dans ma peau avec tout cela. 

Chaque fois que tu arrives, on te dit “la maison n’a pas une bonne odeur, c’est parce que tu sens mauvais”. Dès que tu sors d’une chambre, on te dit que la chambre ne sent pas bon. Les toilettes, tu as fait les toilettes mais ça ne sent pas bon “à cause de tes odeurs”. C’etait un peu ca. 

Elle (l’employeur) disait aussi “il faut changer ton alimentation, c’est par rapport à ce que tu manges”. Tu vois quand tu viens d’arriver dans un pays, ce n’est pas facile de s’adapter à leur nourriture. Donc c’était un peu difficile pour moi de m’adapter à ce que ces gens mangeaient.

Claire (Cameroon)

Quand il s’agit d’une personne noire, c’est toujours une insulte. Parce qu’on te fait remarquer ça de manière très désagréable, de manière à ce que tu aies honte. Tandis que la personne qui te dit que tu sens, elle-même sens et ne prends pas son bain. Est-ce que tu comprends ça ?

Ils ont du mal à se corriger entre eux mais ils adorent nous corriger. Tu as déjà vu une libanaise dire à sa sœur que “tu sens” ? Ils ne se le disent jamais, ils se supportent comme ça. Mais à nous ils disent ça carrément comme si c’était un “Bonjour” que tu disais à quelqu’un. Ça a toujours été de manière à nous humilier. Ça a toujours été ça. 

Gaelle (Cameroon) 

J’ai commencé à travailler pour une famille … Vraiment ces gens n’étaient pas humains. Vu tous les mots, toutes les tracasseries que je subissais tous les jours à la maison. Au début j’essayais de dire ok c’est peut être le début. Les premiers jours je vais essayer d’observer et de voir jusqu’où ça peut me mener. (…) J’aime me doucher le matin et aussi le soir. C’est une habitude des pays  d’Afrique. Mais je me rends compte que j’arrive dans une maison, je fais ma routine, je me douche le matin et je me mets à travailler. 

La dame (l’employeur) était déjà dans ses états apparemment. Elle avait des problèmes de colère. Elle avait pour habitude de me déshumaniser et ses enfants trouvaient constamment des excuses pour justifier ces gros mots qu’elle me disait : “elle est comme ca”, “aujourd’hui c’est l’anniversaire de la mort de son mari”, “elle n’est pas d’humeur”, (…) “notre maman est vieille”…

Un jour, j’étais en train de travailler, elle sort de sa chambre vers 8:00/8:30. (…) Elle me cherchait, de mon côté je la voyais mais elle ne me voyait pas. (…) Lorsqu’elle voit où je suis, elle se met à une distance de 2 à 3 mètres et elle me dit : “ça sent”. Elle touche son nez et dit “ça sent, est ce que tu t’es douché ?”. J’étais dépassée, je ne pouvais pas parler. Elle était habituée à me lancer des mots insultants pour me déshumaniser, mais ce jour-là c’était la catastrophe. Je me suis dit : waow vous avez l’habitude de dire aux gens qu’ils sentent mais aujourd’hui vous me dites “ça sent”. Je ne suis même pas un être humain, je suis un animal, je suis une feuille de papier pour que ça sente”. 

J’ai été offensé tellement de fois. J’avais déjà travaillé presque un mois et demi dans cette maison. Je ne voulais pas m’emporter, je voyais que ça ne donnerait rien de bon. Je suis resté la bouche fermée, j’étais perdue. Je me demandais dans quel monde vit-t-on pour qu’un être humain fasse référence à “ca” pour parler d’un autre ?

J’ai même voulu pleurer et me défendre mais dans quel but ? Ce qui est dit est dit. Ses enfants sont venus pour essayer de calmer un peu la situation. Je ne pouvais plus continuer dans cette maison. Quelques jours après, j’ai plié mes bagages. Son fils m’a menacé : j’allais voir ce qu’il allait me faire. Il allait me pousser à faire quelque chose de pas bien. 

Quand il m’a dit ça, je me suis dit : ta mère me considère comme un animal et toi tu veux me pousser a faire ce que je ne peux pas imaginer. Vous ne me considérez pas comme un être humain, dans ce cas, je ne peux plus continuer à travailler pour vous (…) j’ai arrêté de travailler pour cette famille après seulement deux mois. 

Aujourd’hui j’en ai encore des frissons, me rappelant cette scène lorsqu’elle sort de la chambre et dit “ça sent” (…). Je reste encore traumatisé de cette phrase.

Chloé (Cameroon)

Effectivement c’est blessant et c’est choquant, on a l’impression qu’on sent mauvais. Travailler à la garderie c’est être en contact avec les petits enfants. Et premièrement on nous a interdit de toucher les enfants, parce qu’on “ne sent pas bon”. Deuxièmement, on n’avait plus le droit de les toucher et même de s’approcher d’eux. Lorsque les parents arrivaient, nous devions nous éloigner ou même ne pas sortir. Moralement c’est choquant et c’est rabaissant. On a l’impression comme si être noire c’est synonyme de “saleté”. Et moi ça m’a vraiment marqué. Je ne vais jamais oublier ce que l’expression “d’arrêter les narines” (se boucher les narines) lorsqu’on nous voit passer.

Nana (Cameroon)

J’ai eu à travailler dans une maison où, en tant que personne noire, je n’étais pas autorisé à toucher aux affaires de la maison. Parce que ma couleur de peau peut changer la couleur des choses de la maison. 

J’avais une chaise, j’avais un gobelet en plastique (…) c’était seulement pour moi. Une cuillère, une fourchette, un couteau et deux assiettes, le tout en plastique jetable.

Imagine que tu habites cet endroit où il t’est interdit de toucher au reste des affaires pourtant ce sont eux qui t’ont fait venir, eux qui ont besoin de toi. Comment tu vas te sentir en retour ?

– 

Il m’arrive d’aller à des réunions de Libanais. (…)

Tu es dans une réunion de plus de 50 personnes, tu es la seule noire et on va te traiter de singe, tu n’as pas ton mot a dire. Imagines comment tu vas te sentir !

Tous les jours, on se lève en pensant à cela, on se couche en pensant à cela mais personnellement je ne me laisse pas faire. 

Oui, il ne s’agit pas seulement des odeurs corporelles. (…)

On ne doit pas se laisser faire ! Nous sommes des humains comme eux et nous devons à tout prix nous créer une place. Parce que ce que nous sommes, ils le sont aussi. Nous sommes pareils.

Nous sommes pareils. Les odeurs ils en ont, des problèmes de peau ils en ont, même plus qu’on en a, franchement. Il faut sensibiliser, c’est très important. 

Cyprienne (Benin)

Ces gens ils n’ont rien dans la tête. Absolument rien. Pendant 13 ans, j’ai vécu dans une maison avec beaucoup patience. 

Je dois porter des gants quand je fais la vaisselle et même quand je lave la salle de bain. Quand je fais son lit : mets des gants. 

Je lui ai dit : “Madame, si je sens mauvais, si c’est moi qui pue dans cette maison et vous, vous n’avez aucune odeur corporelle, s’il vous plaît laissez-moi partir. Parce que où que j’aille dans cette maison, ça pue. Vous n’aurez plus à avoir à faire ça, alors s’il-vous-plaît libérez-moi.” C’est là que la guerre a commencé. 

J’ai dit non madame, si le racisme vous amène aussi loin que vous croyez que je pue …Je suis celle qui cuisine pour cette maison et pour 3 autres maisons: qui suis-je pour vous? Libérez-moi, madame. Bien sûr, elle ne veut pas me libérer, 17 domestiques ont déjà travaillé dans cette maison avant moi. J’étais la 18 ème. Ça a duré comme ça pendant 3 – 4 ans.

J’ai mis le déodorant qu’elle m’a acheté sur la table et je lui ai dit : mets-le toi-même ! Est-ce que tu dis la même chose à tes enfants ? Et toi même, tu ne pues pas ? Ça fait deux semaines que tu ne te laves pas et tu me dis à moi, qui me douche chaque matin, que je pue ? C’est quoi ça ? 

Même tôt le matin, elle sent si fort qu’on ne peut pas respirer, mais c’est moi qui pue chez elle. Même à ses petits-enfants, elle leur dit que je pue. 

Sa fille venait d’accoucher et comme les enfants aiment être avec moi, j’étais censée m’occuper du bébé. J’ai dit non, je pue, je ne veux pas que cet enfant attrape mes microbes. 

C’est à partir de là que la vraie guerre a commencé. J’ai dit que je démissionnerais, que je n’étais pas venue pour m’occuper de cet enfant, pour m’occuper de la maison de votre enfant, ni pour cuisiner pour les trois autres maisons, tout en entendant que je pue. Je cuisine pour vous la nourriture qui peut être infectée par moi, eux aussi ils vont commencer à sentir comme moi. Quand j’ai dit ça, elle (la fille) a ri. A ce moment-là, mon employeur a commencé a être moins raciste envers moi et j’ai commencé à avoir la paix. Depuis que cela s’est passé, je suis restée encore quelques années. Au total, j’ai travaillé chez eux pendant 13 ans. C’est comme ça, ils sont racistes. (…)

Certaines personnes sont même gênées par ta voix. Une fois, j’étais dans un taxi en train de parler au téléphone, le chauffeur m’a dit de sortir de la voiture, j’ai demandé ce que j’avais fait de mal, il a dit : « Sors. Espèce de merde, dégage ». (…) Ce sont des racistes et ils resteront comme ça. Ils sont méchants, c’est affreux et ça fait mal. J’avais l’habitude de pleurer, j’ai pleuré.

Quand je les vois assis dans le salon, je ne veux pas entrer, mais ils n’arrêtent pas de m’appeler et de me dire de mettre des gants. J’ai dit que je ne viendrais pas. Je ne mettrai pas de gants. C’est ainsi que je suis resté 13 ans dans cette maison malgré moi.

Vraiment ça fait mal, ca fait mal. Je pleure, je pleure, je ne sais pas quoi faire. Mais je ne sens pas mauvais, ni même mes vêtements, mais au contraire elle si. Elle ne se lave pas pendant 3 jours, je le fais tous les matins et d’après elle, c’est moi qui pue. C’est grave, c’est très grave. Vraiment ne te décourage pas, aies du courage parce que ça fait mal. 

Chantal (Cameroon) 

Concernant le racisme au Liban, on ne changera pas cette mentalité. Je crois que ces gens ont été colonise par le racisme et la discrimination. J’ai souffert de cette histoire d’ odeurs corporelles plusieurs fois. Ce qui me choque le plus, c’est le fait que ces personnes qui critiquent à ce sujet oublient qu’elles aussi ont ces odeurs corporelles et que nous les supportons. 

J’ai travaillé pour une dame. Je faisais tout dans une maison abandonnée. Après être sortie de la salle de bain, elle vient vers moi et me dit que la salle de bain pue. J’ai dit comment ça ? Quand je suis arrivée la pièce ne ressemblait à rien, comment ça se fait que ça sente mauvais maintenant ? J’ai demandé si c’était à cause de moi, elle a répondu “ Je ne sais pas, il faut mélanger des produits ménagers”. J’ai dit que je ne le ferai pas, donc on s’est arrêté là.

Il y a quelques jours, j’ai pris un taxi. Après moins de 5 minutes, le chauffeur allume sa cigarette, il nous demande à moi et à la femme derrière si nous en voulons. Nous disons tous les deux non. Dès que la femme sort du taxi, il asperge toute la voiture de parfum. Je lui ai demandé de me déposer à tel endroit. Il me répond qu’il ne peut pas et qu’il me déposera à un autre lieu. J’ai dit que je voulais descendre, c’est inacceptable… Je ne sais pas d’où tu viens, ni où tu vas et à peine je rentre dans le taxi, tu vaporises du déodorant de partout. Je n’utilise pas de déodorant, ni de parfum, jamais, donc je sors. Quand tu as la peau noir, tout le monde pense que tu as une mauvaise odeur corporelle. 

Ils ne nous tolèrent pas, ils n’ont pas d’autres choix. Ils ont déjà en tête qu’ils doivent nous traumatiser dès qu’ils le peuvent. Et j’ai dit que pour ce combat, si vous avez besoin de voix, je serais l’une d’elles. 

Rare sont les personnes qui tolèrent cela, qui nous tolèrent. 

J’ai beaucoup d’histoires comme celles-ci concernant le racisme et la discrimination, dans des salles de fetes, au supermarche, dans les transports en commun, au travail dans les maisons. 

Agnes (Cameroon) 

La première maison dans laquelle j’ai travaillé au Liban était à Achrafieh. J’ai été si choquée et si blessée. Je suis encore profondément blessée aujourd’hui. 

J’avais une assiette, une tasse, une cuillère, une fourchette, toutes en plastique. Je n’étais pas censé mélanger mes affaires avec celles du reste de la maison. J’avais le droit d’utiliser un tabouret en plastique et je devais prendre mes repas dans la cuisine sur mon tabouret en plastique. 

Même à cette époque, le covid était loin d’exister, parfois elle portait un masque lorsqu’elle s’approchait de moi. À cette époque, je prenais une douche le matin et le soir, parfois même plus de deux fois par jour lorsque je travaillais beaucoup. (…) Pourtant, cette dame se bouchait le nez, portait un masque, se tenait loin de moi et ne pouvait pas me toucher. Elle avait à faire à un déchet. 

Un jour, nous n’étions que des Camerounais (…) lorsque nous travaillions, les enfants étaient dans une autre pièce. 

Quand ces enfants ont réalisé que nous étions là, ils ont été scandalisés. Ils ont crié, ils ont couru vers leurs masques comme s’ils avaient vu quelque chose d’horrible, ils ont bouché leurs narines. C’était 3 ans avant que le covid ne se produise, il n’y avait pas de question sur le fait de porter un masque ou pas.  

D’ailleurs, quand je travaillais pour la famille à Achrafieh, mon employeur (son mari) se douchait 2 à 3 fois par semaine et la dame une fois par semaine, en été. Le samedi. Je sais précisément à quel moment car elle ne pouvait pas se doucher sans mon assistance. C’est moi qui aidais à préparer la salle de bain. Je l’accompagnais pour lui frotter le corps car elle ne pouvait pas se baisser. Elle avait des problèmes de santé, alors elle se lavait uniquement le samedi, en été et en hiver, c’était aussi un samedi sur deux. Donc en hiver, elle se lavait deux fois par mois et en été quatre fois. 

Mais on me disait que j’avais de mauvaises odeurs, que j’étais sale. On me disait que j’étais sale, que je ne pouvais pas m’asseoir sur les chaises, que je ne pouvais pas toucher les affaires de la maison, que je ne pouvais pas me mélanger aux autres, que je ne pouvais pas rester là où les gens étaient parce que j’avais des problèmes d’odeur corporelle et que je n’étais pas assez propre. 

– 

Pendant toute la soirée, j’ai fait la vaisselle, nettoyé la cuisine et quand j’avais besoin de manger quelque chose, on m’a donné une assiette qui était à jeter. Lorsque j’avais fini de manger, on a jeté l’assiette dans un sac poubelle avec le reste des déchets. 

Alors que tout le monde pouvait utiliser de la vaisselle propre et décente, c’est le traitement qu’on m’a réservé.

Princess Zouli (Cameroon)

J’ai souffert ici au Liban. Tous les jours, ma dame me disait que je me sentais mauvais. Je nettoie la maison, je mets du parfum dans la maison et ma dame me disait que je me sentais mauvais. J’avais l’habitude de laver mes vêtements à la main (…) Je me lave trois fois par jour, elle continue à me dire que je sens toujours mauvais. 

Chez la dame, la dame vit seule, elle me dit que je sens mauvais. Chez l’homme, les enfants étaient là-bas. Les enfants me disent que je sens mauvais.

Mon lieu de travail a changé, j’arrive chez un nouvel homme. Il avait une femme et trois enfants. Deux filles et un fils. La dame me disait, à moi et à ses enfants, que je sentais mauvais, que j’avais de mauvaises odeurs corporelles. 

Je priais jour et nuit mais ma dame me disait que je sentais mauvais. Elle achète beaucoup de parfum et j’en mets parce qu’on me dit que je sens mauvais.

On me disait encore que je sentais mauvais, les odeurs collent à la maison. Pourquoi la maison sent-elle comme ça ? Les gens viennent à la maison et ils ne disent pas que je sens mauvais, hein ? Mais quand la dame est à la maison avec moi, c’est la catastrophe. On me dit toujours que je sens mauvais. 

Ce qui m’a sauvé ici au Liban, c’est d’avoir pu quitter mon travail. Je n’aurais pas réussi si je n’étais pas partie. J’avais l’impression d’avoir la corde au cou.

Grace (Kenya)

Quand je suis allée chez ma patronne, quand j’y suis arrivée, elle ne m’a même pas donnée un temps pour travailler ni m’a montré ce que je devrais faire. Tout ce qu’elle faisait c’était m’insulter, me dire que je sentais mauvais, que je ne m’étais pas lavé depuis trois ans. Et je me sentais mal d’entendre ça parce que je me connais, je me lave trois fois par jour, donc ça m’a vraiment blessé. Je n’ai pas répondu à ses insultes. J’ai fini par partir et je suis rentrée à la maison. Je ne voulais pas me disputer avec elle parce que je sais comment respecter quelqu’un. 

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