Story of Corinne

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Testimony on CLDH

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It all started one year ago when Corinne decided to go working in Lebanon, hoping to spare some money and then go back to Cameroon, where work is much less remunerated. In Cameroun she signed a contract with a recruitment agency guaranteeing proper work conditions.
But once in Lebanon, the guarantees were gone and a nightmare worthy of the worst hours of slavery was beginning for Corinne.

During her months of work she started every morning at 6.am and finished at 1.am, she was little and malnourished, often reduced to eating leftovers, she was not allowed to go out unaccompanied or without permission, her passport and her phone were confiscated in order to reduce as much as possible her freedom of movement and she could only talk to her family once a month.
Scrawny and with a dislocated back she finally decided to go to what she called “the office” (the recruitment agency) to be placed in a new family. But the transfer didn’t improve her situation, her new 12 children’s family wasn’t treating her better. She just worked more and in harder conditions.
Therefore she finally took the decision to run away, putting herself in an irregular situation and at the risk of enduring jail time. She took shelter at a friend’s place and started to seek a solution for leaving Lebanon. She contacted several NGO’s in order to be provided with advice and was then redirected to CLDH where a way for her to fly back to her country was finally found.
When we met her in CLDH’s offices in Dora, Corinne was accompanied by a friend who is facing the same dramatic situation but whose return is not yet possible. They talked to us about their everyday life as domestic workers in Lebanon, about the nights crying, hopeless. They even talked to us about several cases of suicide among working women like them.
But in spite of the suffering they went through, or are going through, these girls do not carry resentment toward Lebanon, which they even say they like. They just regret that some person behave as real slavers.
“ If only the families were treating us as human beings, we would have peace in our hearts and in our minds” said Corinne as a conclusion.
#MigrantWorkers #Lebanon
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L’histoire de Corinne, travailleuse domestique camerounaise au Liban:

Tout a commencé il y a environ un an lorsque Corinne a pris la décision de venir travailler au Liban, espérant épargner un peu d’argent avant de retourner au Cameroun où le travail est largement moins bien rémunéré. Elle a alors signé un contrat avec une agence de recrutement qui lui garantissait notamment des conditions de travail décentes.
Mais une fois arrivée au Liban, les garanties avaient disparu et un cauchemar digne des pires heures de l’esclavagisme commençait pour Corinne.
Au cours de ses mois de travail, elle commençait à 6h tous les matins pour finir à 1h du matin, elle mangeait très peu et souffrait de malnutrition, souvent réduite à manger les restes, on lui interdisait de sortir seule ou sans autorisation, son passeport et son téléphone ont rapidement été confisqués afin de réduire autant que possible sa liberté de mouvement et on ne l’autorisait à parler à sa famille qu’une seule fois par mois.
Très amaigrie et le dos abîmé elle a finalement décidé de se rendre à ce qu’elle appelait `le bureau’ (l’agence de recrutement) pour qu’on la place dans une nouvelle famille. Mais son changement de lieu de travail n’a en rien amélioré sa situation, sa nouvelle famille de 12 enfants ne la traitait pas mieux. Elle y travaillait plus et dans des conditions encore plus difficiles.
C’est alors qu’elle prit la décision de s’enfuir, se mettant en situation d’irrégularité et s’exposant au risque d’être emprisonnée. Elle trouva refuge chez une amie et se mit en quête d’une solution pour quitter le Liban. Après avoir contacté plusieurs ONGs à la recherche de conseils, elle fut redirigée vers le C.L.D.H. ou une solution de retour fut enfin trouvée.
Lors de notre rencontre dans les bureaux du C.L.D.H. à Dora, Corinne était accompagnée par une amie qui fait face à la même situation dramatique mais dont le retour n’est pas encore possible. Elles nous ont parlé de leur quotidien en tant que travailleuses domestiques au Liban, de ces longues nuits à pleurer, désespérées. Elles nous ont même parlé de plusieurs cas de suicides chez des travailleuses comme elles.
Mais malgré la souffrance qu’elles ont endurée ou qu’elles endurent encore, ces femmes ne nourrissent pas de ressentiment particulier à l’égard du Liban, qu’elles disent même aimer. Elles regrettent simplement que certaines personnes se comportent comme de véritables esclavagistes.
`Si seulement les familles nous traitaient comme des êtres humains, nous serions en paix dans nos cœurs et nos esprits` nous dit Corinne en guise de conclusion.

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